Sommaire :

    La mode

    Il y a, en ce moment, deux éléments très différents que la mode voudrait bien mettre d'accord. Je veux parler de l'intention bien arrêtée, d'une part, de mouvementer les jupes, quand l'étoffe le permettra, par quelques plis, des paniers plats, des coquilles, et autres fantaisies ; et cela, tout en créant, d'autre part, des costumes coupés et garnis dans le genre russe, car tout est à la russe.

    Les jupes, ainsi garnies de lourds ornements, de riches broderies et de larges bandes de plumes et de fourure, ne peuvent être que plates.

    Les femmes élégantes ne manqueront pas d'utiliser l'un et l'autre genre. Un jour elles seront Louis XV par les paniers, le manteau de cour et le pli Watteau ; le lendemain elles rivaliseront entre elles d'originalité et de style dans la note russe : ce qui, par parenthèse, ne nous annonce pas la lin des perles, des broderies, ni de la dentelle : ces ornements luxueux ayant leur place marquée dans le costume russe. Les manteaux pour les femmes, les jeunes filles fillettes et babys, participeront aussi de la mode russe à laquelle on prendra le genre de ceinture, le col, les blouses, le boutonné croisé et tant d'autres détails que nous noterons à mesure qu'ils s'imposeront ; les toques se porteront naturellement plus que jamais. La peluche et le velours, qui seront très employés dans les toilettes élégantes, seront mis à contribution pour produire les effets de contraste sur les robes claires quand on leur conservera une tonne d'ensemble unie et plate. On exécutera de ces étoffes des tabliers découpés, dentelés en dents rondes, dents de soie, créneaux, etc., des vestes espagnoles et des empiècements de tous les dessins, sertis ou encadrés de galons, de dentelles perlées et île motifs de passementerie.

    Ce système de découpage s'appliquera également à certaines vestes, dont on verra les devants et les basques se détacher sur la note sombre d'une fourrure, l'astrakan servira beaucoup pour cela, ou sur des tonds de peluche et de velours. Les étoffes de soie brochée et les fins lainages de style, brodés de ileurs sur des fonds clairs sont charmants ainsi disposés. La jupe se fait toujours eu deux parties quand la traîne est assez longue ; celle-ci est rapportée. Quand la robe touche terre de quelques centimètres seulement on la peut faire tout d'une pièce comme la robe princesse; elle se relève alors, légèrement, par une fantaisie quelconque : noeud de ruban, acrale, applique, et découvre une partie plus on moins grande d'une première jupe, en belle étefte de soie ou de velours, presque toujours garnie d'une bande de plumes, de fourrure, de drap brode ou de plusieurs rangées de galons. Les rubans et biais de velours figurent parmi les garnitures courantes dont on fera grand usage. Ces rubans de velours, fixes à la ceinture, décrivent toutes sortes de courbes et sont un grand élément de nouveauté ; ils traversent capricieusement la jupe , serrant quelques plis sur le côté et devant, et s'arrêtent sous un noeud. Avec ces rubans, également, se dessinent sur les corsages, des corselets, des empiècements, des pèlerines, des cols carrés ou pointus, des bretelles et des ceintures.

    Pour les jeunes filles et les fillettes, le corselet, lait de rubans espacés enserrant un corsage froncé, est des plus gracieux. Nous remarquons aussi les rubans attachés derrière le cou, comme le suivez-moi, qui viennent passer sous les bras en forme d'emmanchure bretonne, se croisent devant et vont se nouer en ceinture derrière. On avait un peu essayé cela, puis laissé ; c'est repris et donne de jolis effets sur les robes de draps uni. Le ruban de velours n°9 est la meilleure largeur ; le velours noir, vert, bleu foncé, nacarat, canaque, lueur d'incendie, prune de Monsieur et bois est distingué et parlait sur les nuances grises et beige clair. Les rubans d'argent et d'or, rebrodés d'arabesques noirs, se poseront de la même façon, faisant opposition sur les étoffes foncées.

    N'oublions pas, je le rappelle en terminant, que les manteaux, forme pèlerine, et collet à manches épaulées, garnies de crêtes, se porteront jusqu'au genou. La jaquette sera longue ; la veste, moyenne, et les manteaux de grand style trè; loues, avec col évase russe, blouse et ceinture Tout à la russe, avons-nous dit, c'est le mot d'ordre.

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