La mode
C'est le style qui est la préoccupation dominante pour la toilette élégante de jour et de soir Voici maintenant que les formes Louis XIV voit s'imposer, dans une certaine mesure, avec les modifications qu'apporte toujours l'interprétation moderne.
Nous avons déjà et nous aurons encore la jaquette à longues basques « non rapportées », les grandes poches droites ou découpées et les gilets, merveilles de broderies, dans les couleurs les plus galantes; et avec cela, les dentelles, les vieux points, en cravates, jabots et manchettes, toute une résurrection enfin de ce passé somptueux. Cette mode très nouvelle ne va nuire en rien à la veste à basques rapportées, si précieuse pour l'été, avec son cortège mignon de guimpes et chemisettes de tous tissus et de couleurs si variées.
C'est ainsi que nous avons en même temps des costumes de drap, garnis de dentelle, cela eût fait frémir il y a dix ans; d'autres, genre tailleur, d'une correction masculine, puis ceux qu'enjolivent broderies et perles. Toujours dans la même garde-robe, nous trouvons : les robes de foulard, fanfreluchécs de dentelles, celles en mousseline de soie, en crépon, le roi de la mode, en soie brochée, taffetas changeant, les lainages de prix dans rfs nuances les plus diverses, variant du beige au gris, du gris au bleu ; puis dans les couleurs tranchées nous montrant des dessins foncés sur des fonas Dûmes, ivoire, vert ophélie, bleu sèvres: des rayures noires sur un ton uni orange, rose, citron verdi, des pavots violets sur une teinte générale crème; et sur ces costumes déjà éblouissants, des basques en dentelle, en franges d'argent, des corselets faits de rubans croisés ou de chaînes d'argent, de motifs incrustés comme des ceinturons d'or fin.
On ne met pas une robe élégante quelconque, mais celle qui nous met en valeur. Les chemisettes un peu flottanies, par exemple, avec des manches larges et bouffantes, en crêpe de chine ou crépon, envelopperont délicieusement la mièvrerie, la grâce enfantine, d'un buste très mince, peut-être même un peu trop mince. Tandis que le plastron bien tendu d'un gilet ou d'une guimpe dessinera simplement sans rien dissimuler la poitrine développée, et que des manches très épaulées mais justes, sur le bras, en taffetas glacé, laisseront dans tout leur relief sculptural les bras de statue que la trentaine apporte à la plupart des femmes; on dit même qu'ils ne sont à l'apogée de leur beauté que dans les environs de la quarantaine. N'oublions pas de noter l'apparition très bien accueillie du dos d'habit à basques étroites et longues ; cela appelle une traîne respectable et une allure très dégagée.