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    Le Drame de Nogent-sur-Marne.

    Il y a quelques années, arrivait comme institutrice adjointe à Nogent-sur-Marne, Mlle Marie Leboeuf. C'était une grande belle fille, aux yeux bleus, aux cheveux châtain-clair, à l'air très distingué. Dès le premier jour, elle conquit la sympathie de tout le monde. Elle fit, il y a neuf mois, la connaissance de M. Valentin Déras, employé au ministère des finances. Elle l'aima bien vite, follement, éperdument, sans réserves.

    C'était un amour qui, aux yeux de tous, apparaissait légitime et grand ; le soir, on les voyait aller côte à côte, se promener sur les bords de la Marne, on se disait : « Ils sont gentils les deux petits amoureux. Quel joli ménage ça va faire ! » Brusquement, il y a quelques jours, Valentin annonça à son amie qu'il fallait se séparer. Sa mère lui avait trouvé une future riche et lui ordonnait de l'épouser.

    Marie Leboeuf prit alors une détermination suprême : un matin elle se leva, s'arma d'un revolver, appliqua le canon de l'arme sur la tempe gauche de Valentin, et fit feu. Le sang jaillit, éclaboussant le lit. Quelques instants après, Doras rendait le dernier soupir.

    Alors, Marie Leboeuf se déshabilla, se coucha près du cadavre, le regarda - longuement, l'embrassa à plusieurs reprises et, à son tour, se tira une balle dans la tempe.

    L'agonie commença, une agonie épouvantable, qui dura six heures... pendant lesquelles la mourante considérait le cadavre de son amant.

    Enfin, sentant le dernier souffle venir, elle se redressa, poussa un cri suprême et s'abattit sur le corps de celui qu'elle avait sacrifié avec elle à son amour.

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