description : Eugène de Lamerlière, gérant. Louis Perrin, imprimeur. puis D. L. Ayné, imprimeur. puis Léon Boitel, gérant et imprimeur.

aperçu historique :

Le Papillon, « journal des dames » - puis « journal de l'entracte »- paraît deux fois par semaine sur des papiers de couleurs différentes rappelant les bigarrures du bel insecte. Dans le prospectus qui précède sa première parution, il se présente comme apolitique, et se destine à offrir aux dames une lecture agréable et instructive (...). De ces femmes pour lesquelles la littérature et les arts sont non seulement un plaisir, mais presque un besoin. Ce sera sur ces fleurs que notre Papillon se plaira à voltiger.

Le Papillon est en effet le reflet d'une époque, et pas seulement par les couleurs chatoyantes qui le mettent au diapason de la mode. Il accompagne l'émergence d'une nouvelle figure de la femme lettrée qui « tient salon », s'émancipe et commente l'actualité littéraire ou dramatique, avec parfois autant d'influence sur ses pairs que les critiques des grands journaux. Le Papillon fait ainsi partie de cette presse féminine qui apparaît dans la première moitié du XIXème siècle, en même temps que l'essor de la classe bourgeoise. Il est rédigé par des gens de lettres conscients du lectorat nouveau que constituent ces dames instruites et financièrement aisées. Les sujets abordés évitent toute politisation et restent liés à l'actualité littéraire et artistique. Le Papillon ne se présente pas comme un journal féministe, mais cherche plutôt à se situer parmi les journaux mondains portant sur les arts et les divertissements, et propose dans certains numéros des romans en feuilletons, et des annonces. Ses contributeurs restent d'ailleurs masculins, comme le mentionne la manchette du journal : « rédigé par une société d'hommes du monde, d'artistes et de gens de lettres »...

Le Papillon cesse de paraître en octobre 1834, l'éditorial du dernier numéro annonce qu'il laisse la place à La Mosaïque, un autre journal lyonnais spécialisé dans les arts et spectacles. Mais cette interruption est finalement passagère, La Mosaïque ne semblant pas satisfaire son public, et le Papillon est de nouveau distribué, de janvier jusqu'à sa fin - en août 1835 : La Mosaïque en voulant embrasser trop de spécialités n'en a satisfait aucune. La Mosaïque a fini son trimestre et sa vie. Le Papillon reprend son vol.

source bibliographique